Phare Ponleu Selpak
Phare Ponleu Selpak (PPS), qui signifie « l’éclat de l’art », est une organisation culturelle qui offre une issue à des jeunes en leur proposant un enseignement artistique. Les arts du spectacle, la musique et et les arts visuels y sont enseignés.
Créée en 1994, PPS a joué depuis un rôle influent dans la promotion et le développement de la culture Khmère.
Les artistes interprètes cambodgiens du spectacle sont tous des élèves de cette école, qui se trouve à Battambang au nord-est du Cambodge.
PPS tire ses origines d’ateliers de dessin pour enfants organisés dès 1986 au Site 2, un camp de réfugiés situé à la frontière thaïlandaise. L’idée de favoriser l’expression des enfants, notamment à travers l’art, afin de dépasser les traumatismes de la guerre et de la vie en camps, guide encore aujourd’hui le travail du PPS. Centralisant son action autour de la pratique artistique déclinée sous ses multiples formes et applications, PPS entend d’une part, non seulement favoriser l’expression artistique mais aussi répondre aux besoins psychosociaux des enfants cambodgiens (instruction, savoir-vivre, savoir être, développement personnel) et, d’autre part, favoriser la réappropriation par les populations et la renaissance de la culture au Cambodge ; culture qui fut profondément mise à mal par les années de guerre.
Au début des années 90, l’école s’installe dans le village d’Anchanh, près de Battambang. Quatre anciens élèves de l’école, devenus à leur tour professeurs, se chargent de sa direction. L’école évolue énormément avec la fondation d’une troupe de cirque en 1998 par Khoun Det, l’un des quatre directeurs. Les ateliers de cirque font que l’école s’ouvre à d’autres élèves – pour la plupart déscolarisés ou abandonnés. La troupe de théâtre de Phare a été créée en 2000. Elle se compose de jeunes circassiens. Son objectif est d’offrir au public cambodgien des outils de réflexion pertinents sur des problèmes sociaux contemporains comme le SIDA, le trafic des enfants, l’hygiène et la violence conjugale. De nombreux membres de la troupe viennent eux-mêmes d’une situation familiale difficile et ont été déscolarisés très tôt pour aider leurs familles. La pratique du cirque puis celle du théâtre est alors devenue pour eux un moyen de se sortir de la rue, de se responsabiliser et d’aider leur famille de manière honnête.
PPS est aujourd’hui l’un des plus importants centres culturels au Cambodge. Avec le soutien du ministère de l’Éducation, de l’ambassade de France au Cambodge et d’un fond d’aide bilatéral japonais, entre 2002 et 2006, PPS a fait construire une école primaire, un collège et un lycée sur son site. 1 250 enfants y viennent chaque jour. La scolarité y est gratuite, et PPS a créé une bibliothèque mettant du matériel pédagogique à disposition de tous les élèves.
Pour en savoir plus :
www.phareps.org
Article de Catherine Bédarida, Le Monde 2005.
Le Père Ceyrac
Né le 4 février 1914, Pierre Ceyrac, est un jésuite français connu pour son engagement auprès des populations les plus pauvres. Il a passé une grande partie de sa vie en Inde et a été volontaire de 1980 à 1992 dans les camps de Site II et de Khao I Dang, à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande, pour accueillir les premiers milliers de réfugiés cambodgiens fuyant le régime de Pol Pot. Il est mort le 30 mai 2012 en Inde, à l’âge de 98 ans.
Vous pouvez consulter deux liens vers des vidéos le présentant au Cambodge :
Portrait du Père Ceyrac au journal télévisé, 1985.
Le grand voyage du Père Ceyrac.
ainsi qu’un texte de Véronique Decrop évoquant son parcours à ses côtés :
Acteurs, de Véronique Decrop.