Ashley Thompson

Ashley Thompson et Horn Sophea © Loln.
Ashley Thompson et Horn Sophea, Battambang, 2010 © Loln.

En 1985, alors qu’elle est étudiante à Paris, Ashley Thompson assiste au séminaire d’Hélène Cixous, ainsi qu’à une représentation de la pièce du Théâtre du Soleil, L’histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge. Cette expérience la bouleverse si profondément que le cours de sa vie en est radicalement changé : elle choisit de se consacrer au Cambodge.
Après avoir été diplômée d’Histoire et de Littérature à l’Université d’Harvard, en 1988, elle travaille 2 ans pour un programme éducatif dirigé par le Père Pierre Ceyrac au Site 2, vaste camp de réfugiés cambodgiens situé à la frontière thaïlandaise.
Elle obtient un diplôme de Langue Khmère au Southeast Asian Studies Summer Institute (SEASSI, University of Hawaii) en 1988, et un Certificat supérieur de langue Thaïe au SEASSI, Cornell University, en 1990, où elle reçoit le prix Usha Mahajani en Études d’Asie du Sud-Est.

Elle poursuit des études supérieures à Paris, obtenant un Diplôme supérieur en khmer à l’Institut national des Langues et Civilisations Orientales (1991), une maîtrise en Études indiennes à l’Université de Paris 3 (1993), et un doctorat en Études féminines, sous la direction d’Hélène Cixous à l’Université de Paris 8 (1999). Sa thèse de doctorat, intitulée Mémoires du Cambodge, examine les pratiques commémoratives religieuses de la période post-angkorienne.
Ses premières recherches au Cambodge, de 1994 à 1997 reçoivent le soutien du Social Science Research Council (New York).
Pendant cette période, puis en 1999-2001, elle enseigne la civilisation khmère, en khmer, au Département d’archéologie de l’Université royale de Beaux-Arts de Phnom Penh, et tient un rôle de conseillère auprès de Vann Molyvann, Ministre d’État cambodgien, chargé de la Culture, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire. Dans ce cadre, et en étroite collaboration avec l’ethnologue Ang Chouléan, elle participe de près à la création de l’organe national pour la gestion du site d’Angkor, l’APSARA, travail au Cambodge soutenu par l’UNESCO.

De 2001 à 2004 , elle est professeur adjoint au Département des études de l’Asie du Sud et du Sud-Est de l’Université de Berkeley, Californie. Depuis 2005, elle est Associate Professor dans le département « School of Fine Art, History of Art and Cultural Studies » de l’Université de Leeds (Royaume-Uni). Ses principaux sujets de recherche et d’enseignement portent sur des questions de mémoire et de transformations culturelles au Cambodge.

A. Thompson, San M. et A. Mnouchkine lors d’une séance de travail à Battambang ⓒ E. Canto, 2008.
A. Thompson, San M. et A. Mnouchkine lors d’une séance de travail à Battambang ⓒ E. Canto, 2008.

Quelques unes de ses publications :

  • Angkor. A Manual for the Past, Present and Future (avec Ang Chouléan et Eric Prenowitz), UNESCO/APSARA, 1995.
  • La Danse au Cambodge (avec Toni Shapiro-Phim), Oxford University Press, 1999.
  • Calling the Souls. A Khmer Ritual Text, Reyum, 2005.
  • Terrible but Unfinished: Hélène Cixous’ Stories of History’, New Literary History, Winter 2006.
  • Forgetting to Remember, Again: on Contemporary Cambodian Art, diacritics, 2013.
  • Cambodia’s Trials : Theatre, Justice and History Unfinished  in Contemporary Southeast Asian Performance, Cambridge Scholars Publishing (with Eric Prenowitz.), 2010.

Monter la pièce de Cixous au Cambodge a longtemps été l’un de ses rêves. Elle entrevit la possibilité de le réaliser, quand des artistes qu’elle avait connus enfants au Site 2, travaillant dès lors au sein de l’école d’Art Phare Ponleu Selpak à Battambang ont accepté le défi.
En 2007, Ariane Mnouchkine a répondu avec enthousiasme à sa proposition, et l’aventure a commencé à devenir réalité.


Introduction par Ashley Thompson de la journée d’étude Histoire et Théâtre : Autour de “Sihanouk”

A. thompson et C. Panzera.
A. thompson et C. Panzera.

 

Colloque Intro A.Thompson
Texte d’introduction, Ashley Thompson.


D’autres chercheurs ayant travaillé sur ce projet :

Eric Prenowitz

Eric Prenowitz est maître de conférences dans le School of Fine Art, History of Art and Cultural Studies de l’Université de Leeds (Royaume-Uni). Il travaille sur l’écriture d’Hélène Cixous depuis la première création de “Sihanouk”. Il a signé plusieurs travaux sur l’œuvre d’Hélène Cixous et a traduit certains de ses textes en anglais. Il accompagne la création khmère dès ses débuts rêvés.

Toni Shapiro-Phim

Ethnologue, elle travaille sur les arts du spectacle, et notamment la danse, en Asie du Sud-Est. Elle a soutenu un doctorat en anthropologie culturelle à l’Université de Cornell en 1994. Elle a publié plusieurs textes sur les rapports entre les droits de l’homme et la danse à travers le monde. Elle est directrice de programme au Philadelphia Folklore Project et professeur adjoint au Bryn Mawr College (USA). Elle suit le projet “Sihanouk” depuis 2009, et a accompagné des comédiennes victimes de violences domestiques.


Présentation vidéo du projet par Ashley Thompson :
 

 
“Héritages culturels: L’Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk, roi du Cambodge.”
Ashley Thompson présente le projet de la recréation de la pièce en khmer avec Phare et le Théâtre du Soleil.
Vidéo en anglais réalisée par Lucy Jolly.
ⓒ Center for Critical Studies in Museums, Galleries and Héritage – University of Leeds, 2013.